I - 1815

I - 9 juin 1815

I. La Grande-Région après le Congrès de Vienne (09.06.1815)


Au lendemain de l’effondrement de l’Europe napoléonienne, la réorganisation de l'Europe était de mise. Cette réorganisation ou, plus exactement, la reconstruction de l’Europe, fut prise en main par les puissances victorieuses représentées par l'Empereur d’Autriche, le Tsar russe, le Roi prussien et le Roi d’Angleterre. Tous les princes qui s’étaient rangés du côté des Alliés au cours des guerres napoléoniennes étaient également invités au Congrès de Vienne.

Le Traité de paix de Paris, signé le 30 mai 1814, avait déjà établi les nouvelles frontières de la France. Le Congrès de Vienne traita par conséquent la question relative aux Etats créés par Napoléon et aux modifications territoriales. Les émissaires des grandes puissances avaient le dernier mot sur la question de la réorganisation.

Ils étaient représentés par Robert Stewart Viscount Castlereagh pour la Grande-Bretagne, le Prince Clément de Metternich pour l’Autriche, le prince Charles Auguste de Hardenberg pour la Prusse ainsi que Charles-Robert, comte de Nesselrode, pour l’Empire russe des tsars. 216 délégués des royaumes, duchés, principautés et villes libres étaient présents au Congrès.


Carte : Frontières de 1815 jusqu'à aujourd'hui

Carte : Frontières de 1815 jusqu'à aujourd'hui

Claude Back, Luxembourg

Le congrès de Vienne de 1814/15: Séance des plénipotentiaires des huit grandes puissances signantes
Source : Gravure sur cuivre de Jean Godefroy, 1819; Westfälisches Landesmuseum für Kunst und Kulturgeschichte Münster

Le Congrès de Vienne avait pour fin de réorganiser l’Europe après les turbulences de la Révolution française et, surtout, les guerres napoléoniennes. Ce Congrès prévoyait cependant également le partage de l’Europe entre les anciens souverains. Le meilleur exemple en est la France qui vit, avec Louis XVIII, le retour des Bourbons au pouvoir.

Pour la réorganisation de l’Europe par les princes, on appliqua le principe du droit international public au nom duquel une coalition avait été mise en place pour affronter Napoléon. Ce droit international ne s’appliquait toutefois pas aux peuples mais à la légitimité des souverains.

Ce furent finalement les Français qui firent valoir le droit international public lors du Congrès de Vienne, et ce uniquement parce qu’il s’inscrivait dans l'esprit de la politique étrangère du Ministre français des Affaires étrangères, Talleyrand. Dans le souci de sortir la France de l’isolement, Talleyrand veilla à ce que le pays ait un droit de décision dans la réorganisation de l’Europe. 

Outre la réorganisation politique du continent, il était important pour les Alliés de prendre les mesures nécessaires pour se protéger de la France. Il fallait s'assurer que cette puissance, qui était la plus peuplée et avait porté la révolution, ne représente plus aucun danger pour ses voisins.

C’est ainsi que les départements entre le Rhin et la Sarre furent placés sous occupation militaire dès le lendemain de la signature du Traité de Paris. La Prusse occupait les territoires situés au Nord de la Moselle tandis que le Sud de la Moselle était entre les mains de l'Autriche et de la Bavière. Plus tard, une frontière clairement tracée entre Konz et Medard, délimita les zones d’occupation des puissances militaires. L’administration de ces zones était également assurée par les puissances respectives.

L’Acte final du Congrès de Vienne, signé le 9 juin 1815, dessina les nouveaux contours de l’Europe. Avant de présenter les nouvelles frontières, il convient de souligner un certain nombre de faits.

Après leur conquête par les Alliés, les territoires situés sur la rive gauche du Rhin furent regroupés en gouvernements généraux.

Le 2 février 1814, le gouvernement général du Rhin moyen fut constitué à partir des départements du Rhin-et-Moselle, de la Sarre et du Mont-Tonnerre ; le 14 février 1814, on assista à la création du gouvernement général du Rhin inférieur, composé des anciens départements de la Roer, de l’Ourthe et de la Meuse-Inférieure.

Acte final du Congrès de Vienne, signé le 9 juin 1815
Source : G. Großkurth 

Le Congrès de Vienne de 1814/15
Source : Caricature contemporaine

Le 31 mai 1814, il fut décidé que les administrations gouvernementales devaient être transférées aux puissances respectives le 15 juin de la même année. Le gouvernement général du Rhin inférieur, situé dans le Nord, tomba alors sous administration prussienne tandis que l’Autriche et la Bavière assurèrent l’administration du gouvernement général du Rhin moyen. Le 15 juin 1814, la Prusse regroupa les territoires placés sous son contrôle.

Les nouveaux contours de l'Europe définis dans l’Acte final du Congrès de Vienne correspondent, dans la Grande Région, aux nouvelles frontières de la Prusse, du Royaume des Pays-bas ainsi que du Grand-Duché de Luxembourg. Par ailleurs, la majeure partie du territoire du Grand-Duché de Nassau était à cette époque déjà établie. Le gouvernement général du Rhin moyen continua d’être administré à titre temporaire par l’Autriche et la Bavière.

L’Acte final du Congrès de Vienne fut signé le 9 juin 1815 par l’Autriche, l’Espagne, la France, la Grande-Bretagne, le Portugal, la Prusse, la Russie, la Suède et la Norvège. Les frontières nouvellement tracées n'étaient pas encore définitives, d’autres rectifications furent apportées au cours des mois et des années qui suivirent.

Littérature/Sources


Burg, P. 1984: Der Wiener Kongreß. Der Deutsche Bund im europäischen Staatensystem, München

De Bruyne, A. & De Bruyne, J. 1995 : A propos de frontières et de bornes, In: Bulletin du Crédit communal, Bruxelles, N° 191 (1995), S. 39-67

v. Ilsemann, A. 1996: Die Politik Frankreichs auf dem Wiener Kongreß. Talleyrands außenpolitische Strategien zwischen Erster und Zweiter Restauration, Hamburg

Lafontaine, La création du Grand-Duché de Luxembourg par le congrès de Vienne

Schütz, R. 1978: Grundriß zur deutschen Verwaltungsgeschichte 1815-1945, Reihe A: Preußen, Hrsg. v. W. Hubatsch, Marburg, Bd. 7: Rheinland

Wey, P. 1966: 150 Jahre Kreis Saarburg, In: Heimatbuch des Kreises Saarburg, Hrsg. von der Kreisverwaltung Saarburg, Saarburg, 1966, S. 15-22

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