Koblenz-Siechhaustal

LE023 Koblenz-Siechhaustal

 

Koblenz/Siechhaustal


Koblenzer Leprosorium Siechhaustal. Die etwas links der Kartenmitte mit "Siechen" bezeichnete Einrichtung  besteht aus einem stilisierten Gebäudeensemble. Das Leprosorium liegt am Rhein kurz vor der Ortschaft Capellen (heute Stolzenfels) gegenüber von Niederlahnstein an der Straße Koblenz-Bingen. Unweit des Leprosoriums ist eine Richtstätte verzeichnet.
Quelle: Melters 1964, S. 5.

Désignation
"Leprosen in Laubach", "guden lude an der Bruckbach", "Siechenleute an der Brückbach"

Topographie
Sur la route entre Coblence et Boppard, juste avant les chapelles (nom actuel "Stolzenfels") sur le Brückbachtal (désignation actuelle "Siechhaustal").

Première mention documentée
En 1267 dans un testament.

Bâtiments
La léproserie était constituée d’un hospice principal, d’une chapelle avec cimetière et de nombreuses chaumières situées des deux côtés d’un chemin. 1550 : sont mentionnés dans les protocoles du conseil "Hüßerchen, die sehr baufellig [sind]" ; 1551 : les protocoles du conseil comportent un rapport rendant compte de la destruction de la maison du "sonneur de clochettes" par un incendie ; le conseil mit à disposition les fonds nécessaire pour la reconstruction.

Lorsqu’un ladre était interné dans la léproserie, il s’installait dans une chaumière vacante ou la réparait ; si les maisons étaient toutes occupées, il devait s’en construire une, à ses propres frais s’il en avait les moyens, ou avec le soutien de la ville.

1554 : un malade s’est construit sa propre cabane ; 1580 : Johann Schmidt, originaire de Moselweis, a également bâti sa propre maisonnette, "[...]"; 1584 : le conseil de Coblence a fait don "[...]" d’une tonne de chaux. 1680/81: Un protocole d’inspection mentionne la présence d’un cimetière à côté de la chapelle des lépreux dans lequel se trouvait un certain nombre de croix tombales en pierre. 1686: mention d’un hospice principal : 1699 : mention d’un moulin de l’hospice.

Chapelle
La chapelle était consacrée au Saint Alexius ; mention dans les protocoles du conseil en 1642 et en 1665 ; 1680/81 : désignation sous le nom de "kleines Bethäuschen" (petite chapelle).

Assistance spirituelle
Assistance spirituelle et service religieux par le pasteur de Kapellen ; 1574 : Mention dans les protocoles du conseil "[...]" ; 1606 : ll est mentionné dans les protocoles du conseil que le percepteur des rentes des lépreux devait dorénavant verser au pasteur de Kapellen une rémunération annuelle de 7 florins, "[...]"; 1607 : la ville de Coblence fit don de 12 albus au "pauvre pasteur de Kapellen", probablement parce qu’il était tombé dans le besoin ;

1680/81 : Un protocole d'inspection de l’église mentionne qu'au cours de l’année, une messe a été donnée dans la chapelle tous les quinze jours ; les honoraires de messes, d’un montant de 12 pfennig pour chaque service étaient versés par le conseil de la ville de Coblence. Il est également indiqué qu'à l'origine, le pasteur de Liebfrauen chargeait ses vicaires de lire la messe et de donner l’assistance spirituelle ; il a désormais confié cette tâche au pasteur de St. Kastor. Les objets de la messe utilisés dans la chapelle sont également mentionnés. Il s’agissait d’un calice en plomb, d’une aube, de deux chasubles, d’un missel et de draps d’autel ; un calice doré en argent et d’autres chasubles étaient conservés à Coblence depuis la dernière guerre.

Place d'exécution
Non loin de la léproserie se trouvait une place d’exécution.

Occupants
La léproserie était initialement réservée aux citoyens de Coblence et les habitants des communes de Moselweiß, Lützel et Neuendorf. Outre les citoyens, les ecclésiastiques étaient églament admis, comme ce fut le cas d'un chartreux en 1547 et, à la demande du doyen du chapitre St. Florin, du chanoine Adam Michel Bechel, "der mit der Krankheit des Ußsatz befleckte", en 1586. L’hébergement des lépreux en ville était prohibé. Un citoyen qui avait hébergé un lépreux en 1571 s’est vu ainsi interdire par le conseil l'accès au "Rhatstoben" et au "Tornes" (tavernes du conseil) pour une durée indéterminée.

1541: Demande émise par le maître organiste Heinrich d'accueillir son fils "so mit dem Ußsatz von Gott dem allmechtigen begabt"; en raison de ses longues années de services au sein de l'église, le conseil de la ville a donné suite à sa demande. 1588 : un homme du nom de Hagelschmidt, touché par la lèpre, a emménagé chez sa fille "auf den Berg" (la colonie de lépreux s’est installée dans l'étroite vallée sur le versant de la montagne). Il est fait mention à plusieurs reprises de mariages de lépreux qui étaient alors parfois contraints de quitter la léproserie.

1606 : trois emplacements étaient vacants ; 1638 : présence attestée d'un seul habitant lépreux. Le montant du droit d'admission à la léproserie était fixé par le conseil en fonction des ressources financières du malade. C’est ainsi que les chartreux de Coblence demandèrent en 1547 l’admission d’un frère malade à la léproserie ; le conseil de la ville accepta cette demande à la condition que le monastère s’engage à prendre en charge les réparations des habitations délabrées de la colonie.

1583 : La fille d’un marinier de Coblence, qui avait contracté la lèpre à Francfort, fut éconduite sous prétexte qu’elle devait se faire soigner là où elle avait été contaminée ; 13 mai 1501 : le prévôt, l’échevin et des citoyens communs de Niederlahnstein attestent dans un document officiel que le maire et le conseil de la ville de Coblence ont accordé au citoyen Jürgen Pauwel un logement "an der Bruckbach zu den guten Leuten" par bienveillance et bonté ; 1547 : la commune de Waldesch demanda l’admission d’une servante atteinte de la lèpre. La ville donna suite à cette requête ;

1549 : admission d'une lépreuse de Lahnstein contre une taxe de 20 florins ; 1556 : Un homme de la Lahn a été admis contre une rente annuelle de deux florins ; 1584 : pour son admission, un homme d'Oberlahnstein devait avoir un capital de 24  Reichstaler; 1595 : un homme de Kapellen dut verser des droits d’admission de 40 à 50 florins.

Il existe également des documents attestant du refus de demandes d’admissions. 1577 : La requête du Hofmann de Siebenborn, aux environs de Boppard, a été refusée par le conseil de Coblence car il n'acceptait de verser que 30 florins au lieu des 50 florins exigés pour l’internement de son frère lépreux ; 1685 : un lépreux de l’administration de Münstermaifeld, qui était déjà logé dans la léproserie de Kärlich "zum guten Mann", voulait être transféré dans la colonie de lépreux de Coblence contre le versement de 40 Reichstaler. Le conseil de la ville refusa cette requête car la léproserie était exclusivement réservée aux habitants de la ville et des trois villages attenants.

La demande d'admission d’Andreas Lebenstein, originaire de Winningen, fut également refusée en 1553. Le conseil lui permit juste de se construire une habitation "[...]" ; il devait donc vivre en tant que Feldsieche. 1667/1668 : en raison d'une vaste épidémie de peste, les lépreux furent transférés à Kärlich, dans la léproserie "Zum guten Mann" afin de permettre à la léproserie de Coblence d’accueillir les malades de la peste. Une fois l’épidémie passée, les lépreux retournèrent à Coblence.

Lepraschau.
Untersuchung eines Lepraverdächtigen durch drei Ärzte. Holzschnitt von Hans Wechtlin vom Beginn des 16. Jh.

Ein Arzt deutet auf ein Geschwür am Kopf des Patienten und diskutiert mit seinem Kollegen. Der dritte Arzt betrachtet eine Urinprobe in einem Glaskolben. Ein Gehilfe ist mit dem Auswaschen des Blutkuchens in einer Schüssel beschäftigt.
Quelle: Gerstdorff, H. v. 1517/1976

Administration
Surveillance et administration par deux délégués du conseil de la ville. Comptabilité assurée par un maître des comptes, assisté par des percepteurs des rentes et des administrateurs de caisses. 1543 : décision du conseil selon laquelle "des entwichenen Kürßners Thongis Kind, welches dessen aussätzige Ehefrau im Siechenhause auf der Brückbach bei sich hat, und gleich ihr krank macht, von der Mutter zu nehmen, und damit es nicht auch zu Schaden gehe, bei Jemand [...] zu erziehen zu geben".

1547 : Peter Studeck et Johann Hofmann sont priés par le conseil de la ville, "den gottesarmen siechen Leuten auf der Brückbach vorzustehen, damit was Gott und gute Leute geben, nützlich angelegt werde". L’administrateur local était le sonneur de clochettes qui habitait avec son épouse et le personnel dans la maison principale du bâtiment. 1551 : Un "arme Mann, der den Siechen leuten den Brotkorb mit der Schellen umbträgt und itzo sein wonhaus abgebrannt" se vit remettre du bois de charpente par le conseil de la ville afin qu'il puisse reconstruire le bâtiment.

Au début du 17e siècle, les protocoles du conseil font part à plusieurs reprises de la mauvaise exécution des tâches assignées au sonneur de clochettes. En 1611, les lépreux demandèrent d’abord au conseil de Coblence de lui interdire de lancer des jurons et de lui ordonner de gérer les offrandes avec honnêteté. En 1613, le conseil menaça de révoquer le garçon s’il ne maintenait pas la paix.

Manifestement, les menaces ne portèrent pas leurs fruits ; il fut en effet annoncé en 1617 au sein du conseil que "ein überaus große Unzucht und Schand mit Fressen und Sauffen uffm Sieggenberg geschehe". Le conseil décida par conséquent : "Es soll des Schellenmanns Frau höher genommen und gestrafft, auch der Herr Pastor von Kapellen hierüber gehört werden".

Fondations et dotations, revenus et propriété
1267 : Heinrich Schriwin, citoyen de Coblence, légua aux lépreux de Laubach une rente de 3 schillings sous réserve cependant que la donation revienne aux pauvres de Coblence en cas de dissolution de l'hospice ; 4 avril 1497 : Friedrich Suyrborn et son épouse Fia vendent au Frère franciscain Jörg, tuteur des lépreux de Bruckbach, 3 florins de rente annuelle pour 60 florins ;

5 juillet 1542 : vente de rentes entre Johann Karmer de Lützelkoblenz et les exécuteurs testamentaires de la veuve de Johann von Divelich dans le cadre d’un legs destiné à l’hospice de Brückbach ; 1552 : donation d’un droit d’admission de 40 florins pour un jeune aveugle atteint de la lèpre par le chanoine Johann Gillenfeld, originaire de Coblence ; la même année, le vicaire général de Coblence légua par testament une somme de 75 florins à la léproserie ;

4 avril 1558 : Le barbier Mathis von Huirn vend à Johann Hoffmann, "des Raths zu Coblenz geordneten Verweser und Pfleger der armen Aussätzigen und Sondersiechen auf der Brückbach" 3 florins de rente annuelle pour 60 florins ; 1586 : donation de 50 florins aux pauvres lépreux par Balthasar Böß, un jésuite.

Au 16e siècle, le droit d’admission variait entre 10 et 100 florins, dans deux cas entre 50 et 100 thalers. Les biens des lèpres décédés revenaient à la léproserie. Une fois par semaine, le sonneur de clochettes avait la permission de récolter, en ville et dans les villages environnants, des offrandes pour les lépreux dont une part lui revenait. L’aumône était également demandée aux passagers des navires depuis une barque spéciale.

Pour ne pas compromettre la récolte des offrandes destinées aux lépreux, le Conseil décida en 1539 que "die fremden sichen so viel als möglich, uß der Stat gehalten sullen werden, darin kein gewerblicher (Kranker) ohn ansehung der person gepracht werden sulle". C’est pourquoi un décret de 1557 stipula que "die ußsetzigen und frembde Bettler" devaient être éconduits aux portes de la ville.

1611: 179 florins de revenus, 141 florins de dépenses ; 1616 : 209 florins de revenus, 68 florins de dépenses. 1754 : capital de 1842 thalers ; 1781 : capital de 4550 thalers. 1804 : les biens de l’établissement, d'un montant de 5619 francs, revinrent à l’hôpital civil de la ville.

Consultation des lépreux
A l’encontre des décrets rendus par le prince électeur, et en vigueur depuis 1437, qui stipulaient que les examens des lépreux de la principauté archiépiscopale devaient être effectués exclusivement à Trèves, le Conseil de Coblence envoyait généralement les cas suspects de lèpre à Cologne afin qu’ils y soient examinés car le chemin le long du Rhin était plus court et bien moins pénible que le chemin vers Trèves. On suppose également que les examens réalisés à Cologne étaient mieux réputés qu'à Trèves où la commission des examens venait d’être créée par le prince électeur.

C’est ainsi que, sur décision du Conseil en 1554, un malade suspecté de lèpre fut envoyé à Cologne "wie der prauch ist". En 1582, 1587, 1669 et enfin en 1686, des personnes suspectées de lèpre furent envoyées à Cologne par le Conseil de la ville pour y être examinées ; en 1594, un citoyen fut toutefois envoyé à Trèves. L'intégralité, ou tout au moins la moitié des frais de déplacement des nécessiteux, étaient pris en charge par la ville ; les malades étaient accompagnées par un valet de ville qui, en 1580, reçut une indemnité de déplacement d'un demi thaler.

1539 : les lépreux errants étaient, sur ordre du Conseil, examinés à la léproserie. L’examen des lépreux fut plus tard proscrit ; en 1593, un citoyen se vit en effet interdire expressément par le Conseil de faire venir à Coblence sa fille qui habitait à l’extérieur de la ville.

Fermeture
Depuis la fin du 17e siècle, la léproserie abritait également des personnes en bonne santé ; l’établissement est à plusieurs reprises décrit comme étant vétuste et à l’abandon. 1686: le dernier malade fut jugé sain, et une prairie fut donnée à bail pour 2,5 thalers ; 1705 : la prairie et le vignoble furent affermés au sonneur de clochettes ; 1713 : la léproserie était inhabitée ; 1786 : dissolution et vente de la léproserie ; 1804 : transmission des biens d’un montant de 5619 francs à l’hôpital civil.

Sources


Stadtarchiv Koblenz Bestand 623, Nr. 458; Nr. 523, Nr. 1002, Nr. 1005

Bär, Siechenhaus bei Koblenz, 2f.

Diel, Medizinalwesen, 71

Frohn, Aussatz (Rheinland), 53-56

Gerstdorff, H. v., Feltbuch der Wundartzney. Lindau 1976 (unveränderter Nachdruck der Erstausgabe Straßburg 1517), fol. LXXIIr.

Grundmann, Hospital (Koblenz), 107-111

Melters, K.H., 750 Jahre Pfarrgemeinde Horchheim. Ein Festbuch aus Anlaß des Jubiläums herausgegeben von der Pfarrei und dem Ortsring Horchheim. Horchheim 1964

Schüller, Aussatz (Koblenz), 138-143

Staerk, Gutleuthäuser, 535

Wegler, Coblenz, 18-19.

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