Lorraine
Migrants internationaux et migration en Lorraine
Birte Nienaber, Ursula Roos
Sources | Liens |
Bien que la Lorraine présente la population la plus jeune de la Grande Région, les chiffres de la population stagnent. Si en 1970, près de 2 308 000 personnes vivaient en Lorraine, les chiffres n'ont que légèrement augmenté jusqu'au début des années 2000 et oscillent depuis autour de 2 319 000 habitants (2004). La stagnation permanente depuis les années 1970 est due à la confrontation d'un solde migratoire traditionnellement négatif avec une croissance naturelle parallèlement élevée de la population. Toutefois, ces dernières années, le nombre de naissances est en recul, ce qui fait qu'à l'avenir, le solde migratoire négatif composé des migrations intérieure et extérieure ne pourra plus être compensé (voir INSEE pas d’année précise, p. 24, 29, 31. Note: Les références se rapportent à tous les paragraphes depuis la référence précédente). Ce solde migratoire négatif est observé depuis les années 1960. Dans la période de 1990 à 1999, le nombre des personnes étrangères a baissé de 151 580 à 128 016 (voir INSEE pas d’année précisée, p. 28). En 2009, environ 184 000 immigrants vivaient en Lorraine, ce qui correspond à un pourcentage d'étrangers de 7,8 % (voir INSEE pas d'année précisée g). |
|
Parmi les trois grands groupes d'émigration en Lorraine, on comptait jusqu'en 1999, les Italiens, les Algériens et les Allemands. 11 % des migrants italiens vivant en France habitaient dans la région à cette époque (voir INSEE pas d'année précisée d, p. 2). Même en 2008, les Italiens, avec 19 110 personnes, représentaient le plus grand groupe de migrants, suivis des personnes venues d'Algérie (17 311) et de Turquie (13 778). En tout, 50,4 % des personnes étrangères en Lorraine venaient de pays de l'Union Européenne et 25 % de pays du Maghreb, soit le Maroc, l'Algérie et la Tunisie. Seules quelques-unes étaient d'une autre nationalité africaine ou venaient de pays asiatiques (voir INSEE pas d'année précisée f). Des différences géographiques existent dans les différents départements en ce qui concerne la proportion d'étrangers et les pays d'origine des personnes étrangères (voir illustration ci-dessous). Les pourcentages les plus élevés ont été enregistrés en 2008 dans les deux départements de la Moselle (6,5 %) et de la Meurthe-et-Moselle (4,9 %) qui représentent les départements les plus fortement urbanisés (voir INSEE pas d'année précisée c & INSEE pas d'année précisée d, p. 4). Seuls 2 % et 10 % respectivement de la population totale étaient en 1999 des personnes de nationalité étrangère dans les petites villes et communes. Dans les régions rurales, le pourcentage d'étrangers était particulièrement faible, alors que l'on trouvait des concentrations dans les banlieues et les centres-villes. Dans les centres urbains vivent principalement des personnes d'Italie, d'Espagne, d'Algérie, du Maroc et d'Asie. En comparaison, on rencontre les personnes de Belgique, d'Allemagne et du Luxembourg plutôt dans les centres qui ne sont pas des centres de concentration de l'espace urbain. |
View the embedded image gallery online at:
Répartition de la population résidente étrangère en Lorraine par nationalité au 01.01.2008http://gr-atlas.uni.lu/index.php/fr/articles/ge62/mi1184/lothringen-mainmenu-1189#sigProId7be47c9103 Base de données : INSEE, pas d'année précisée f |
Généralement, les processus migratoires se sont déroulés avant tout dans le nord de la région, notamment vers Thionville ainsi que le Pays-Haut et le Bassin Houiller, où des différences entre les différentes nationalités persistent. Ainsi, une grande partie des Italiens installés en Lorraine en 2008 vivait dans les départements de Meurthe-et-Moselle (4 360) et de la Moselle (13 654). En Moselle, ils étaient présents avant tout dans la partie ouest de l'arrondissement de Thionville (voir INSEE pas d'année précisée f). En outre, les départements affichaient des pourcentages élevés de personnes d'Algérie, du Maroc et de la Turquie (voir INSEE pas d'année précisée c). Les personnes des pays africains qui ne font pas partie des Etats du Maghreb se sont installées dans les centres urbains de Nancy et Metz mais aussi à Saint-Dié et Remiremont. Du fait de la proximité de la frontière avec l'Allemagne, les personnes de nationalité allemande se sont établies le long de la frontière entre Saargemünd et Bouzonville (voir INSEE pas d'année précisée d, p. 2, 4). Les initiatives de l'Etat dans le domaine de l'immigration ont été instaurées par l'Ordonnnance du 2 novembre 1945 et ont été souvent modifiées entre 1974 et 2005. La France devait d'une part réagir à la pression de la migration et d'autre part, adapter la réglementation à la législation européenne dans le cadre d'un processus d'harmonisation. Ainsi, la Loi du 26 novembre 2003 se concentre d'une part sur « l'accueil large de migrants » et d'autre part sur un « renforcement de la lutte contre les structures d'immigration illégale » (voir Consulat de France pas d'année précisée & Scholz 2012, p. 180-181). |
En particulier, le système de la « double peine » a été renforcé et l'intégration des migrants dans la société française a été exigée (voir Consulat de France pas d’année précisée & Scholz 2012, p. 180-181). Les mesures principales de lutte contre l'immigration illégale sont la création de fichiers d'empreintes digitales numériques et de photographies des ressortissants étrangers, ainsi que des sanctions contre les mariages fictifs et les paternités fictives. La Loi N° 2003-1176 du 10 décembre 2003 visait à réduire les délais de traitement des demandes d'asile en unifiant les procédures de demande d'asile et en les centralisant au sein de l' « Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides » (OFPRA). La Loi N° 2006-911 du 24 juillet 2006 a fait entrer en vigueur l' « Immigration choisie » qui permet d'accueillir des travailleurs migrants qui sont « porteurs d'un projet économique, scientifique, culturel ou humanitaire ». Cette loi favorise en outre l'accueil d'étudiants étrangers. La lutte contre les mariages blancs a été en revanche renforcée. En ce qui concerne l'intégration, le « Contrat d’accueil et d’intégration » est devenu obligatoire et a été instauré par le « Plan de cohésion sociale 2005 » (voir Consulat de France pas d’année précise & Scholz 2012, S. 182-183). La loi met fin à la légalisation après 10 ans de séjour illégal sur le territoire français et regroupe dans une seule et même décision le rejet de l'autorisation de séjour ainsi que l'arrêté d'expulsion (voir Consulat de France pas d’année précisée). |
La loi a également créé le compte-épargne « Aide au développement » pour permettre aux personnes qui viennent d'un pays en voie de développement, vivent en France et possèdent un titre de séjour, d'économiser (et de bénéficier d'avantages fiscaux) si les sommes sont réinvesties dans le pays d'origine (voir Consulat de France pas d’année précise). La politique d'immigration est dirigée, depuis l'élection aux présidentielles de Nicolas Sarkozy en juin 2007, par le Ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire. Les domaines de mission sont définis par le décret N°2007-999 du 31 mai 2007. Elles comprenaient le contrôle des flux migratoires, le renforcement de l’intégration, l'encouragement à l'intégration et la promotion de l'identité nationale ainsi que le renforcement du codéveloppement. Conformément à cela, la Loi N° 2007-1631 du 20 novembre 2007 vise également la lutte contre l'immigration illégale, la limitation des conditions d'entrée et de séjour en France, le contrôle de l'immigration des familles et le renforcement de l'immigration pour le travail. En ce qui concerne l'immigration des familles, quatre aspects ont été ajoutés aux mesures existantes en regard de cette loi. Il faut atteindre un revenu légalement défini. De même, il faut faire preuve de connaissances de la langue et des valeurs de la République. En l'absence de ces connaissances, il faut apporter la preuve d'une formation correspondante avant le regroupement familial. En outre, il faut veiller à l'intégration des enfants en vertu du « contrat d'accueil et d'intégration pour la famille » et en cas de doutes sérieux sur l'authenticité de l'état civil, un contrôle par test ADN peut être demandé (voir Consulat de France pas d’année précisée). |
View the embedded image gallery online at:
Le village de 600 habitants de Farébersviller au centre du bassin minier lorrain a été agrandi au milieu des années 1950 par un quartier de constructions nouvelles qui accueillit une grande part de la main d'œuvre recrutée en partie en Afrique du Nord. Jusqu'en 1962, le nombre d'habitants s'est multiplié par 14 pour atteindre près de 8 500. Avec le déclin progressif du bassin houiller, le nombre d'habitants est tombé à nouveau en-dessous de 6 000 en 2007.http://gr-atlas.uni.lu/index.php/fr/articles/ge62/mi1184/lothringen-mainmenu-1189#sigProId048b815227 Photo : © cités2france |
D'un point de vue historique, la migration peut être vue comme un facteur prépondérant du développement industriel en Lorraine. Du fait que la Lorraine eu pendant longtemps la réputation d'être sous-peuplée, de par entre autres son histoire mouvementée en tant que région frontalière et théâtre de guerre, d'importants flux migratoires eurent lieu à la fin du 19e siècle. Le résultat fut que la Lorraine devint l'une des plus fortes régions d'émigration tant à l'échelle de la France que de l'Europe. A la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle fut fondé le plus grand syndicat des employeurs français, le "Mouvement des entreprises de France" (MEDEF), qui joua un rôle capital dans le recrutement de main d'œuvre étrangère. Après la 2e Guerre mondiale et en particulier dans les années 1950 et 1960, la migration pour le travail prit de l'ampleur. Les immigrés étrangers exerçaient en règle générale des métiers que la population autochtone ne voulait pas exercer. Ainsi, pour la fabrication des biens de consommation dans les usines étaient employées exclusivement des personnes de nationalité étrangère mais également dans les mines, le bâtiment et les travaux publics ainsi que dans le secteur du fer et de l'acier. Dans le secteur du fer et de l'acier, le pourcentage d'étrangers était de 75 à 80 %, et même de 90 % dans l'extraction de minerais. Les immigrées étaient employées principalement dans des travaux « domestiques » comme le ménage ou les soins à la personne. Toutefois, la Lorraine représentait parfois pour ce groupe de personnes un arrêt provisoire sur leur chemin vers le Luxembourg, la Belgique, l'Allemagne ou Paris et sa banlieue, afin d'y poursuivre leurs activités professionnelles (voir Ferry 2008, p. 13-15). |
View the embedded image gallery online at:
Une grande part de la main d'œuvre établie à Farébersviller avait été recrutée au Maghreb et en Turquie. Ils ont fondé un centre culturel dans les années 70 avec une mosquée visible de loin, inhabituelle pour l'est de la France. http://gr-atlas.uni.lu/index.php/fr/articles/ge62/mi1184/lothringen-mainmenu-1189#sigProId150d6d5a13 |
Alors que dans un premier temps, ce furent principalement des personnes de nationalité italienne qui immigrèrent du fait du manque de travail et de la situation démographique prédominante en Italie marquée à la fin du 19e siècle par un fort taux de natalité, elles furent suivies avant la 1e Guerre mondiale et dans l'entre deux-guerres par des immigrés venus de Pologne. Toutefois, l'Italie formait jusqu'en 1960 le plus important réservoir de main d'œuvre, notamment pour le secteur de l'acier et le secteur minier. Au cours d'une troisième vague d'immigration vinrent des émigrés de Belgique et de l'ex-Yougoslavie, principalement de Serbie et de Croatie. Devant l'amélioration de la situation économique en Italie et ses évolutions politiques, les flux d'émigration d'Italie mais aussi de Pologne et de l'Ex-Yougoslavie s'interrompirent à nouveau dans les années 1950. Ainsi, les accords de recrutement avec le Portugal ont eu pour résultat qu'en 1969, 10 % de la population portugaise vivait en France. D'autres émigrations ont été enregistrées, issues des anciennes colonies françaises, le Maroc et la Tunisie ainsi que l'Algérie, alors territoire national français. La migration de main-d’œuvre des anciennes colonies ne se fit que tardivement car les colonisateurs avaient besoin de la main-d’œuvre locale sur place dans l'agriculture (voir Ferry 2008, p. 15-17). |
Le recrutement de salariés étrangers a joué également un rôle particulier dans la région de Petite-Rosselle où le besoin de main-d’œuvre était considérable en raison de l'exploitation charbonnière. A la fin du 19e et au début du 20e siècle, ainsi qu'à la fin de la 1e Guerre mondiale, l'immigration de Pologne augmenta et beaucoup vinrent à Petite-Rosselle en passant par la Ruhr. En 1931, 7 % des 11 113 employés des mines de Petit-Rosselle venaient de Pologne. Les immigrés Italiens s'établirent surtout dans les cités nouvellement construites de Forbach comme au Bruch, à Kobenberg-Marienau et plus tard à Wiesberg, Behren-Cité et Farébersviller-Cité (voir Deutsch 2002, p. 81-82). On enregistra des reculs de l'immigration italienne à la suite de la récession dans l'exploitation du charbon, liée à d'importantes suppressions d'emplois (voir Deutsch 2002, p. 86-89). |
De même à la fin de la 1e Guerre mondiale commença l'immigration de l'Ex-Yougoslavie mais aussi de Turquie et de Hongrie. Du fait du manque cruel de main d'œuvre consécutif à la guerre, de la main d'œuvre de Sicile, du Maroc mais aussi des centres de réfugiés de l'Ex-Yougoslavie et de Hongrie fut recrutée à partir de 1945. Ainsi, un rapport du 05.12.1946 fait état de l'arrivée de 186 marocains. C'est surtout l'Algérie qui était touchée par l'émigration du Maghreb car ses travailleurs étaient considérés comme de la main-d’œuvre nationale. En 1955, on dénombrait 1 367 Algériens, 98 Marocains et 4 Tunisiens dans les houillères de Lorraine. En 1957, parmi les 1 666 Africains du Nord employés par les houillères de Lorraine, 1 590 étaient Algériens, 76 Marocains et Tunisiens. En 1973, on enregistre la dernière vague d'immigration marocaine (voir Deutsch 2002, p. 86-89). Un autre groupe important en Lorraine sont les demandeurs d'asile, dont la majorité en 2005 avait entre 20 et 50 ans. Il s'agit généralement de couples avec enfants qui ont quitté leur pays d'origine pour des raisons sociales ou politiques. Ces immigrés viennent principalement de Bosnie, de Tchétchénie, d'Angola, d'Algérie et du Congo, mais aussi de pays asiatiques et du Moyen-Orient (voir Riouffrait 2008, p. 2-3). |
View the embedded image gallery online at:
Le village de 700 habitants Behren-lès-Forbach a été étendue par la société minière lorraine H.B.L. dès 1956 à une cité minière pour les immigrants maghrébins en particulier. Bientôt la population dépassait 10 000 habitants. Après un maximum de 12 512 en 1968, la population régressait à 7 500 en 2012 (INSEE).http://gr-atlas.uni.lu/index.php/fr/articles/ge62/mi1184/lothringen-mainmenu-1189#sigProIdea4dffa621 Source : Carte postale historique |
L'hébergement a d'abord lieu en Lorraine dans ce que l'on appelle les CADA (Centre d’accueil de demandeurs d’asile) ou les AUDA (Accueil d’urgence des demandeurs d’asile) comme à Fameck en Moselle, à Pompey et à Essey-lès-Nancy en Meurthe-et-Moselle, mais qui n'offrent des places que pour 26 % des demandeurs d'asile seulement. Ainsi en 2004, sur 1 012 demandeurs d'asile, seuls 635 ont pu être accueillis dans les CADA ou AUDA régionaux. Du fait du manque extrême de centres d'hébergements, l'hébergement a alors eu lieu dans des foyers que l'on appelle des "hôtels sociaux" ou dans des hôtels traditionnels. En Moselle, de nombreuses familles vivaient à l'Hôtel du Nord et à l'Hôtel Terminus à Metz et au Top Hôtel à Thionville. Nombre de ces hébergements de remplacement ne sont pas conçus pour une utilisation de longue durée car il n'existe pas de possibilité de cuisiner dans les chambres, l'espace d'habitation est très petit et n'offre pas de possibilités d'isolement pour les membres individuels de la famille. Toutefois, il y a très peu de plaintes car les hôtels et les campings représentent la dernière chance de ne pas se retrouver sans toit. Outre l'hébergement, les demandeurs d'asile ne reçoivent pas de soutien financier supplémentaire ; on leur remet toutefois des bons d'alimentation et de produits d'hygiène. |
View the embedded image gallery online at:
Taux d'immigrés dans la population des zones d'emploi de la région Lorraine en 1999http://gr-atlas.uni.lu/index.php/fr/articles/ge62/mi1184/lothringen-mainmenu-1189#sigProIddff002150d Source : IGN, INSEE, recensement de la population 1999 |
Il existe en principe deux formes d'asile, l'asile conventionnel et l'asile constitutionnel. Le premier est fondé sur la Convention de Genève de 1951 et est accordé lorsque la personne est persécutée dans le pays d'origine du fait de son origine ethnique, sa religion, sa nationalité, son appartenance à un groupe social ou ses opinions politiques. L'asile constitutionnel est par contre inscrit dans le préambule de la Constitution française de 1946 et est accordé lorsque dans le pays d'origine, la personne est persécutée en raison de son action en faveur de la liberté pour défendre par exemple le respect des droits de l'homme. En outre, la protection peut être accordée lorsque la protection de l'intégrité corporelle n'est pas garantie et que la personne est exposée à la peine de mort, à la torture ou des menaces similaires résultant de conflits armés (voir Riouffrait 2008, p. 2-3). L'immigration de travailleurs allemands, en particulier de la Sarre, remonte à l'année 1862. La fin de la Guerre franco-prussienne et la signature du Traité de Francfort en 1871 furent marqués par une immigration accrue venue d'Allemagne. La Première Guerre mondiale provoqua des processus de migration qui eurent des conséquences négatives sur la productivité du fait de la perte de main d'œuvre (voir Deutsch 2002, p. 82, 84). Pendant la Seconde Guerre mondiale, des prisonniers de guerre russes travaillèrent dans les mines autour de Petite-Rosselle qui portaient le nom d' « Usines Hermann Göring » (Hermann Göring Werke)(voir Deutsch 2002, p. 84-85). |
A la fin de la guerre, les prisonniers de guerre allemands représentaient fin 1945 la moitié des travailleurs de la mine et fin 1946, ils représentaient 28,7 % des employés. Dans les années 1955 à 1958, le nombre des mineurs venus de la Sarre baissa de 30 %, ce qui fait que le pourcentage des personnes venues de la Sarre dans les Houillères de Lorraine en 1958 n'était plus que de 6 % (voir Deutsch 2002, p. 84-85). Alors que dans un premier temps, ce furent plutôt des groupes de personnes aisées qui vinrent de Sarrebruck et Saarlouis en Lorraine, ils furent rejoints un peu plus tard par les couches moyennes, de la quasi-totalité des communes de la Sarre (voir Ramm 1999, p. 110). |
De la même façon, du côté français, la demande en maisons et en terrains à bâtir s'est accrue, et la bureaucratie plus légère pour faire construire une maison a fait augmenter les projets de construction (voir Ramm 1999, p. 111). Ramm (1999, p. 113) considère que dans ce cas de présence de transfrontaliers, l'intégration est problématique car des « tensions persistent entre Allemands et Français ». D'autre part, « en dépit de la création de structures transfrontalières et innovantes », la frontière est toujours dans l'esprit de nombreuses personnes (voir Ramm 1999, p. 113). En outre, les possibilités d’intégration sont rendues difficiles du fait que les constructions nouvelles sont pour la plupart situées à l'écart des bourgs, ce qui complique la prise de contact avec la population française, et que bien souvent les Allemands manifestent peu d'intérêt pour l'intégration (voir Ramm 1999, p. 113). Ces problèmes se retrouvent généralement dans toute la zone transfrontalière de la Grande Région et ne constituent ainsi pas une particularité lorraine. |
View the embedded image gallery online at:
Construction d'une maison par une famille allemande dans la ville lorraine de Spicheren près de la frontière sarroisehttp://gr-atlas.uni.lu/index.php/fr/articles/ge62/mi1184/lothringen-mainmenu-1189#sigProId51aac4ec93 Photo : C. Wille |