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Enseignement supérieur

 

Wolfgang Bethscheider

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Le paysage universitaire des sous-régions
Les quelque 120 établissements supérieurs et les 350 000 étudiants se répartissent sur les différentes sous-régions de la manière suivante : en 2016, on comptait en Lorraine (2 346 000 habitants, 2014) environ 73 000 étudiants. Les trois anciennes universités
(Nancy I, Nancy II et Metz), disposaient de plusieurs pôles dans des villes lorraines plus petites, telles que Épinal, Longwy ou Thionville (voir carte). Les universités et l'Institut National Polytechnique de Lorraine (INPL) avec quelques écoles d'ingénieurs jouissant d'une excellente renommée en France ont été réunis au sein de l'Université de Lorraine external link en 2012.

En outre, quelques autres Grandes Écoles ou leur dépendances sont établies en Lorraine. Depuis l'an 2000, le renommé Institut d’Études Politiques (IEP) « Sciences Po » external link de Paris dispose d’un campus à Nancy.

Ce n’est qu’en 2003 qu’une université external link a été fondée au Grand-duché de Luxembourg (534 000 habitants, 2016). Les institutions précurseurs, à savoir le Centre Universitaire de Luxembourg (CUNLUX), l’Institut Supérieur d’Études et de Recherches Pédagogiques (ISERP), l’Institut d'études éducatives et sociales (IEES) ainsi que l’Institut Supérieur de technologies (IST) ont tous été rassemblés au sein de l’université. En 2016, environ 6 200 étudiants de plus de 100 nationalités différentes suivent des études à l’université du Luxembourg.

Carte : Enseignement supérieur

 

Carte : Enseignement supérieur

Wolfgang Bethscheider, Saarbrücken

Université de Nancy II, Palais de l'Université, Faculté de Droit, place Carnot
Source : M. Baronnet,
GDFL external link

En Sarre (996 000 d’habitants, 2015) quelque 29 000 étudiants (début 2016) sont inscrits à l’université et dans les cinq Fachhochschulen (écoles supérieures spécialisées) à Sarrebruck et à Hombourg. L’Université de la Sarre external link compte le plus grand nombre d’étudiants avec plus de 17 300 inscriptions, dont 2 300 dans les études de médecine au centre hospitalier universitaire de Hombourg. Sarrebruck est également le siège de l’Université Franco-Allemande (DFH/UFA) external link.

La Rhénanie-Palatinat (4 million d’habitants, 2016) compte six universités, la Deutsche Hochschule für Verwaltungswissenschaften Speyer external link (École supérieure allemande des sciences administratives de Spire) et 13 Fachhochschulen (écoles supérieures spécialisées), où sont inscrits plus de 122 000 étudiants au total (2016/17). Les campus se trouvent entre autres à Mayence, Trèves, Worms, Spire, Bingen ou à Kaiserslautern. L’Université Johannes-Gutenberg-Universität de Mayence external link (Johannes Gutenberg-Universität Mainz) avec ces 32 000 étudiants au total est l’une des 10 plus grandes universités d’Allemagne.

En Wallonie (3,6 millions d’habitants, 2016), les études universitaires et supérieures se répartissent sur neuf universités et plusieurs établissements supérieurs, où sont inscrits environ 112 000 étudiants (fin 2016). L'Université catholique de Louvain external link et l'Université de Liège external link sont les plus importantes. Le Pôle Mosan rassemble 2 universités, 10 Hautes Écoles régionales, 8 instituts sociologiques, 3 académies des beaux-arts ainsi que 2 instituts d’architecture des provinces de Liège, Namur et Luxembourg et constitue une fédération universitaire.

Des espaces universitaires nationaux à l’espace universitaire européen
Compte tenu des deux cultures, trois langues et quatre systèmes éducatifs des cinq sous-régions qui se rencontrent dans la Grande Région, le paysage universitaire de la Grande Région est aujourd’hui toujours façonné par la coexistence de diverses institutions aux orientations, structures et conditions d’admission différentes
(cf. Informations de l'Université de la Grande-Région external link). 

Cependant, ces diverses structures des sous-régions connaissent actuellement une certaine uniformisation. Dans le cadre du processus de Bologne, lancé en 1998, qui prévoit la création d’un espace d’enseignement supérieur et de recherche en vue d’une mondialisation croissante, les différents systèmes nationaux sont adaptés à un cadre commun. 

Ce cadre est basé sur une structure en deux cycles des études supérieures selon le modèle anglo-saxon et sur un système de crédits pour l’évaluation. Ce système permet de promouvoir la mobilité des étudiants et d’améliorer la compétitivité et l’employabilité internationales. 

Université du Luxembourg, Campus Limpertsberg, bâtiment central
Source : © Université du Luxembourg

Université de Trèves, bâtiment C
Source : ©
Universität Trier

Ainsi, dans l’ensemble des pays de l’Union, les nouveaux diplômes de Licence/Bachelor, délivrés après trois années d’études supérieures, et les diplômes de Master, délivrés après deux autres années d’études supérieures supplémentaires, viennent remplacer les diplômes nationaux.

L’introduction du système de crédits ECTS (European Credit Transfer System) vise entre autres une meilleure comparabilité des performances et une meilleure transparence afin de faciliter la mobilité internationale des étudiants.

L’Université du Luxembourg, fondée en 2003, ainsi que quelques autres écoles supérieures spécialisées récentes, avaient opté dès leur création pour le processus de Bologne, de sorte qu’elles n’avaient plus à restructurer leur système. 

L’avancement du processus de Bologne et les priorités pour la prochaine décennie ont été définis dans le Communiqué de Louvain external link en 2009. 

Étudiants des universités de la Grande Région selon les domaines et les sites universitaires 2004/2005
Source : offices statistiques de la Grande Région, selon IBA/OIE 2007
external link

Selon une étude de l’observatoire interrégional du marché de l’emploi de la Grande Région (IBA/OIE 2007), les étudiants, inscrits dans les universités et établissements supérieurs des différentes sous-régions de la Grande Région pour le semestre d’hiver 2004/05, se répartissent sur les différentes filières de la manière suivante. Il faut toutefois noter que le programme d’études de l’Université du Luxembourg, qui venait d’ouvrir ses portes en 2003, était en développement :

27,9 % des étudiants de la Grande Région suivaient des études dans le domaine des sciences juridiques, économiques et sociales. La plus forte proportion dans ce domaine a été enregistrée au Grand-duché de Luxembourg, où 65,3 % des étudiants, c.à.d. presque deux tiers des étudiants, étaient inscrits dans cette filière.

La Rhénanie-Palatinat (33,4 %), la Wallonie (30,2 %) et la Sarre (29,9 %) se situaient autour des 30 %, tandis que la proportion des Lorrains de ces filières est assez basse avec seulement 16,2 %.

Étudiants des universités de la Grande Région selon les domaines et les sites universitaires 2004/2005
Source :
offices statistiques de la Grande Région

Faculté Universitaire des Sciences Agronomiques de Gembloux

23,8 % des étudiants de la Grande Région suivaient des études dans les domaines des langues, de la littérature et des civilisations. En Rhénanie-Palatinat (25,4 %), en Sarre (24,5 %) et en Lorraine (24,4 %), un quart des étudiants étaient inscrits dans ces filières, tandis qu’en Wallonie seul un cinquième (19,5 %) et au Luxembourg seul un septième (14,9 %) des étudiants étaient inscrits dans cette discipline.

1,8 % des étudiants de la Grande Région suivaient des études dans le domaine du sport, avec des proportions des régions membres se situant entre 1,3 % (Rhénanie-Palatinat) et 2,2 % (Lorraine).

16,1 % des étudiants de la Grande Région suivaient des études dans le domaine des mathématiques ou des sciences naturelles, avec à la tête la Rhénanie-Palatinat (18,5 %) et la Sarre (18 %). La Lorraine enregistrait une proportion moyenne avec 16,3 %, tandis que seuls 10,3 % des étudiants de la Wallonie et seuls 6 % des étudiants de l’Université du Luxembourg, qui venait d’ouvrir ses portes, étaient inscrits dans ces filières.

8,5 % des étudiants de la Grande Région suivaient des études de médecine humaine, dont une grande partie en Wallonie (16,7 %), quelques-uns dans la Sarre (9,4 %) et la Lorraine (8,3 %). En Rhénanie-Palatinat seuls 5,2 % des étudiants étaient inscrits dans cette filière, tandis qu’on n’a recensé aucun étudiant au Luxembourg où cette discipline n’était pas proposée.

10,6 % des étudiants de la Grande Région suivaient des études dans le domaine de l’ingénierie, dont la plus forte proportion au Luxembourg avec 13,8 %, suivie de la Rhénanie-Palatinat avec 12,4 %. La Sarre (11,8 %) et la Wallonie (9,8 %) enregistraient des pourcentages moyens, tandis que la Lorraine connaissait la plus faible proportion d’étudiants en ingénierie avec 8,1 %.

11,3 % des étudiants de la Grande Région suivaient d’autres études, qui ne correspondent à aucune des filières mentionnées ci-dessus. La plus forte proportion était enregistrée en Lorraine avec un quart (24,5 %), la Wallonie connaissait un pourcentage moyen (11,3 %), tandis qu’en Sarre seuls 4,5 % et en Rhénanie-Palatinat seuls 3,9 % des étudiants étaient inscrits dans d’autres filières. Le Luxembourg n’enregistrait aucun étudiant.

Si l’on compare la proportion des étudiants par rapport à la population totale, on constate en automne 2008 un taux moyen de 2,9 % pour la Grande Région, un taux au-delà de la moyenne de 3,2 % en Lorraine, suivie de la Rhénanie-Palatinat avec 2,7 %. La Sarre enregistre 2,2 %, la Wallonie 1,3 % et le Luxembourg, jeune région en matière d’enseignement supérieur, seulement 1 %.

Si l’on rapporte le nombre d’étudiants à la tranche d’âge des 20-24 ans qui correspond théoriquement à la poursuite d’études, les différences démographiques viennent modifier le tableau : la Grande Région enregistre un taux moyen de 50,7 %, avec en tête la Wallonie avec 59,3 %, suivie de la Rhénanie-Palatinat avec 51,3 %, la Lorraine avec 48,4 %, la Sarre avec 43,6 % et enfin, le Luxembourg avec seulement 9,6 % (2006, selon IBA/OIE 2009). Le nombre d’étudiants se rapporte aux étudiants inscrits et non pas à leur pays d’origine.

 
Étudiants inscrits dans les établissements supérieurs exprimés en % de la tranche d’âge des 20-24 ans
Source : statistiques IBA/OIE basées sur Eurostat - enquête sur la population active, selon IBA/OIE 2009

Tranche d’âge des 25-64 ans selon le diplôme le plus élevé (ISCED) 2007. ISCED 5-6 correspond à un diplôme d’enseignement supérieur
Source : statistiques IBA/OIE basées sur Eurostat - enquête sur la population active, selon IBA/OIE 2009

Proportion de la population détenant un diplôme d’enseignement supérieur
Si l’on compare la proportion de la population des différentes régions membres détenant un diplôme d’enseignement supérieur ou un diplôme équivalent (ISCED 5-6), on constate que la Wallonie enregistre le taux le plus fort avec 30,1 %, suivie du Luxembourg avec 26,5 %.

La Lorraine et la Rhénanie-Palatinat enregistrent resp. un taux de 21,8 % et de 21,6 %. Avec seulement 15,3 %, la Sarre connaît la proportion la plus faible de la population détenant un diplôme d’enseignement supérieur, expliquée par le passé industriel marqué de la région. 

Si l’on considère l’évolution de 2000 à 2007, on constate une croissance supérieure à la moyenne des diplômés d’établissement supérieurs au Luxembourg, dont la proportion de la tranche d’âge des 25-64 ans a progressé de 8 points de pourcentage pendant cette période.

On constate également une croissance supérieure à la moyenne en Wallonie, la progression est nettement moindre en Lorraine et en Rhénanie-Palatinat. En Sarre, en revanche, la part la plus petite des diplômés de l’enseignement supérieur a continué a baissé (IBA/OIE 2009, S. 50).

Sources


Interregionale Arbeitsmarktbeobachtungsstelle (IBA/OIE) 2007: Bericht zur wirtschaftlichen und sozialen Lage in der Großregion

Interregionale Arbeitsmarktbeobachtungsstelle (IBA/OIE) 2009: Bericht zur wirtschaftlichen und sozialen Lage in der Großregion

Statistische Ämter der Großregion

Liens externes 


Bundesministerium für Bildung und Forschung: Hochschulen external link

Communiqué de Louvain external link

Directory of top European Universities and Colleges external link

La Science à la Rencontre de l'École external link

Observatoire interrégional du marché de l'emploi (IBA/OIE): Rapports sur la situation économique et sociale de la Grande Région external link pdf

Conférence des Hautes Ecoles Quattropole external link

Université de la Grande-Région external link