Declercq Baudour

KE077 Manufacture Declercq


Manufacture Declercq

1842-1977

B-7331 Baudour
Rue d'Herchies

Porcelaine

Manufacture de porcelaine Fuisseaux, Baudur
Source : La Belgique industrielle en 1850
 

Emile Decker

Sur le territoire de la commune de Baudour, située près de Mons, plusieurs manufactures de céramique ont vu le jour au cours du 19e et au 20e siècle.

François-Joseph Declercq, natif de Givry et fils d’un bourrelier, et son épouse Eugénie Lazarus, achètent le 31 août 1842 des bâtiments d’une ancienne fabrique de poteries qui était située Rue d’Herchies à Baudour. La tradition rapporte qu’il aurait travaillé à Meissen et à Sèvres et qu’il aurait eu le projet de créer sa propre manufacture.

L’année suivante, il crée une entreprise en réussissant à intéresser des investisseurs : Declercq et Cie dont il devient le Directeur gérant, en apportant dans l’affaire le bâtiment et le matériel nécessaire à la production. La même année, il démissionne de son poste : Gonzalve Lignian en devient le directeur, la société prend alors pour deux ans le nom de G. Lignian et Cie.

Figurines, François Declercq
Source : coll. Patricia & Jacques, Belgique

Pot doré, François Declercq
Source : coll. Patricia & Jacques, Belgique

En 1845, Declerq reprend la direction de la manufacture et il s’associe avec Nicolas De Fuisseaux, avocat de Mons. La nouvelle société Declerq et Compagnie ne concerne pas seulement l’usine Badour mais aussi le commerce de céramique et cristal, que les époux Declerq possèdent à Mons.

La production Declercq connaît un certain succès, elle remporte ses premières médailles aux concours nationaux et concerne surtout des vases à fleurs, des services à café et à thé et des statuettes. On prend la décision d’étendre la surface des bâtiments et on procède à des innovations qui permettent l’utilisation de la houille pour la cuisson de la porcelaine.

En 1848, Nicolas De Fuisseaux dirige seul l’entreprise ; Declerq part pour Nimy y diriger la faïencerie. De Fuisseaux obtient des brevets pour la cuisson de l’or sur la porcelaine. Il crée une nouvelle société en 1857: « La société Céramique Franco-Belge », qui prospère les années suivantes. La vente se fait notamment par un magasin de vente situé à Bruxelles.

Au décès de De Fuisseaux (novembre 1857), sa veuve reprend la tête de la porcelainerie. Elle s’entoure de professionnels de valeur : Adrien Chevalier, qui dirige l’atelier de peinture, Noël Dehoux et Michel Debacq. A partir de 1875, l’usine fabrique aussi des isolateurs électriques en porcelaine. Des commandes importantes de l’Etat français sont enregistrées.

En 1881, Mme De Fuisseaux décède à son tour. Son fils cadet, Fernand, reprend la manufacture en rachetant la part de ses frères. En 1898, la raison sociale change et prend la forme : « Société Anonyme des Anciennes Usines de Fuisseaux ». La production est constituée d’« articles courants de ménage, blancs et décorés.

Isolateurs de tous modèles pour sonneries, lignes téléphoniques télégraphiques, éclairage, transport de force. Articles pour filatures, pharmacies, photographie, parfumeries, coiffeurs, objets divers. » On produit aussi des têtes de poupées.

Marque de fabriqe CERABEL Porcelaine de Baudur

Service à café, François Declercq
Source : coll. Patricia & Jacques, Belgique

En 1912, Fernand de Fuisseaux meurt et son gendre, Charles Greyson, lui succède ; après la Première Guerre mondiale, la société est achetée par la Société des Pavillons qui regroupent six usines de Porcelaine, de faïence ou de cristallerie et dont le siège est à Bruxelles. La production se maintient dans la tradition et on utilise les moules du début du siècle.

En 1934, la société du Pavillon est absorbée par la société belge de céramique à la raison sociale CERABEL, dont le siège se trouve à Baudour et qui malgré la crise est une entreprise prospère. La production d’après la Seconde Guerre mondiale est très diversifiée : céramique de ménage, objets d’art, céramique funéraire, objets de laboratoire et porcelaine industrielle.

Après 1968, la partie vaisselle de table connaît des difficultés en raison de la concurrence. L’entreprise est reprise par une multinationale : NGK qui arrête la fabrication de la porcelaine de table et maintient le développement de porcelaine électrique.

 

Sources


Pringiers, Baudhuin 1999 : Faïence et porcelaine en Belgique 1700-1881. Bruxelles, 208 p.

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