IV - 1870-1914
IV - 1870-1914
IV. La situation territoriale de la guerre franco-allemande à l’éclatement de la Première Guerre Mondiale (1870-1914)
Au cours des années 1870 à 1914, seul l'espace franco-allemand fit l'objet d'un bouleversement important. Ces changements, qui se traduisirent par une véritable annexion, compromettront toutefois considérablement les évènements en Europe. L’éclatement de la guerre franco-prussienne, qui prit très rapidement l’allure d’une guerre franco-allemande, fut le facteur déclenchant de ces évènements. Suite à la rapide soumission des troupes françaises à l’autorité de Napoléon III et au chaos qui en résulta en France, le nouvel empire allemand parvint à imposer une paix forcée. La France dut rendre l’Alsace – située à l’extérieur de la Grande Région. Une partie de la Lorraine fut également annexée. La profonde hostilité qui opposa la France et l’Allemagne résulte du refus de la France d’accepter la perte de la Lorraine. Cette antipathie entraînera de nouveaux conflits graves entre les deux grandes puissances. Une modification territoriale fut opérée sur la nouvelle frontière franco-allemande. Le traité de paix préliminaire, signé à Versailles le 26 février 1871, prévoyait de déplacer vers l’Est la frontière dans la région de Cattenom et de Thionville ; aux termes du traité de paix définitif, conclu le 10 mai 1871 à Francfort entre l’Empire allemand et la France, un certain nombre de communes localisées près de Cattenom revinrent à l’Empire allemand en échange de territoires de la région de Belfort qui furent rendus à la France. |
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Alsace-Lorrainehttp://gr-atlas.uni.lu/index.php/fr/articles/te63/gr211/iv250?task=view&id=1562#sigProIda7b8bab7ce Source : https://alsacegenweb.online.fr |
Le Traité de paix de Francfort signé le 10 mai 1871 conduisit à la scission officielle de la Lorraine. Deux Lorraines coexistèrent alors pendant presque cinquante ans. Les frontières entre les deux territoires n’étaient toutefois pas hermétiquement fermées. La frontière franco-prussienne ne représentait déjà plus de véritable barrière entre 1815 et 1870. Les habitants des régions frontalières concernées franchissaient quotidiennement la frontière. Si des postes frontières furent installés sur les routes principales après 1871, la frontière entre la France et l’Empire allemand continuait d’être traversée chaque jour par les fermiers. Ce bouleversement majeur qui affecta la Grande Région fut également accompagné d’une diversité d’autres petites rectifications territoriales. De nombreux traités portant sur le tracé de la frontière franco-belge furent conclus. |
Soulignons à ce titre l’accord signé le 15 mars 1893 par la République française et le Royaume de Belgique sur le tracé de la frontière entre la commune française de Gussignies et la commune belge de Roisin. L’accord conclu le 8 novembre 1905 à Paris entre la République française et le Royaume de Belgique porte sur le rétablissement de la frontière entre les communes françaises de Régniowez et de La Neuville-aux-Tourneurs et les communes belges d’Escaillère et de Rièzes. Cette frontière retrouva son tracé d’origine. Aux termes de l'accord portant sur la frontière entre la commune belge Les Rièzes et la commune française Neuville-aux-Tourneurs, le tracé de la frontière franco-belge fut modifié au niveau du ruisseau « Le Ry de France ». |
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La Paix de Francfort, 10 mai 1871. Leipziger Illustrierte Zeitung du 3 janvier 1871http://gr-atlas.uni.lu/index.php/fr/articles/te63/gr211/iv250?task=view&id=1562#sigProId2706de7a6c Source : Institut für Stadtgeschichte, Frankfurt/Main |
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Alsace-Lorrainehttp://gr-atlas.uni.lu/index.php/fr/articles/te63/gr211/iv250?task=view&id=1562#sigProId2ac9168448 Source : Carte historique |
L’accord signé le 12 mars 1912 par les gouvernements français et belge régla le tracé de la frontière entre la commune française de Gespunsart et la commune belge de Pussemange. Le tracé de la frontière entre le Luxembourg et la Belgique connut également une rectification. Le lit de la rivière de la Sûre s’était modifié avec le temps. Aux termes de l’accord du 23 août 1904 signé à Luxembourg par le Grand-Duché de Luxembourg et le Royaume de Belgique, la frontière retrouva son tracé d'origine. Par ailleurs, l’accord prévoyait d’examiner le tracé de la frontière de la borne 190 à la borne 197, entre la commune belge Villers-la-bonne-Eau et la commune luxembourgeoise Harlange. De petites parcelles furent échangées à cette occasion entre les deux Etats. |
Schlesier, S. 2007: Vereinendes und Trennendes. Grenzen und ihre Wahrnehmung in Lothringen und preußischer Rheinprovinz 1815-1914, In: Die Grenze als Raum, Erfahrung und Konstruktion, Deutschland, Frankreich und Polen vom 17. bis zum 20. Jahrhundert, Campus Verlag, Frankfurt, 2007, S. 135-162. |