VIII - 1947-1959
VIII - 1947-1959
VIII. L’établissement pacifique des frontières après la Seconde Guerre Mondiale (1947-1959)
Après la Seconde Guerre Mondiale, la Grande Région fut le théâtre de nombreuses modifications territoriales directement liées aux conséquences de la guerre. Divers territoires de petite taille furent placés sous l’administration des voisins occidentaux de l’Allemagne. Lors de la conférence de Londres du 7 juin 1948, les six puissances formulèrent au point 4 "Conventions territoriales provisoires" la revendication suivante : « Les délégations ont convenu de soumettre au contrôle de leurs gouvernements leurs suggestions concernant certaines rectifications territoriales sur les frontières occidentales de l'Allemagne. » On délibéra sur de petites révisions territoriales au niveau de la frontière occidentale allemande. Le 26 mars 1949, les modifications territoriales furent rendues publiques à Paris dans le "Communiqué des six puissances". Les rectifications territoriales furent mises en vigueur par les décrets des commandants militaires des zones respectives : |
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Plan des modifications de la frontière belgo-allemande en 1949http://gr-atlas.uni.lu/index.php/fr/articles/te63/gr211/vi254?task=view&id=1566#sigProIda823acbabc Source : Fagnoul, K. 2003, S. 72 |
Le décret militaire français n° 212 du 23 avril 1949 prévoyait une modification portant sur le tracé de la frontière à Wissembourg. Il ne s’agissait toutefois que d’un transfert de souveraineté territoriale de la Forêt du Mundat. Le 23 avril 1949, la Belgique déplaça sa frontière vers l’Est. Ce jour là, seules les localités d’Aix-La-Chapelle-Bildchen, de Losheim, de Losheimergraben et de Hemmeres ainsi que quelques prairies et forêts furent placées à titre temporaire sous administration belge. L’Allemagne fut également contrainte de céder le contrôle des routes Roetgen-Konzen et Roetgen-Lammeresdorf à la Belgique. La Belgique se vit ainsi attribuer l’administration d’une surface totale de 20 km² et d’une population d’environ 1 000 habitants. En 1949, le Luxembourg se vit confier l’administration du Kammerwald. |
La question de la Sarre fut également au cœur des négociations. Le territoire de la Sarre continua de connaître des transformations pendant les quarante années qui suivirent. Dans le cadre du plan Schuman, l’Allemagne et la France se concertèrent sur le statut de la Sarre. Dans un courrier adressé au Ministre des Affaires Etrangères Robert Schuman, le Chancelier allemand Adenauer fit part de l’opposition de la République fédérale de l'Allemagne au statut actuel de la Sarre. La question de la Sarre resta donc d’abord en suspens. Un évènement important qui marqua cette époque fut la création de la République fédérale d’Allemagne, le 23 mai 1949, formée par les trois zones d’occupation occidentales. Avec l’entrée en vigueur de la Loi fondamentale de la République fédérale d’Allemagne, une nouvelle entité politique naissait sur le territoire du Reich. |
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Affiche de la CVP pour le Statut de la Sarre 1954/55http://gr-atlas.uni.lu/index.php/fr/articles/te63/gr211/vi254?task=view&id=1566#sigProId0e2fb18450 Source : saar-nostalgie.de |
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Carte postale lors de l'incorporation de la Sarre dans la République fédérale d'Allemagnehttp://gr-atlas.uni.lu/index.php/fr/articles/te63/gr211/vi254?task=view&id=1566#sigProId57662425c8 Source : bdph.de |
Le 1er janvier 1957, la Sarre devint partie intégrante de la République fédérale d’Allemagne. La question de la Sarre était ainsi réglée une fois pour toutes. Dans le même temps, les questions relatives à la frontière belgo-allemande furent également réglées de manière pacifique, avec l’accord des deux Etats. Le tracé de la frontière entre la Belgique et l'Allemagne fit l'objet d'un accord germano-belge conclu le 24 septembre 1956. Ce traité avait pour but d’améliorer le tracé de la frontière de manière à ce qu’il ne porte pas - ou le moins possible préjudice - à la population locale. En vertu de cet accord, l’Allemagne récupéra presque la totalité des territoires administrés par la Belgique depuis 1949. De manière analogue à la Belgique, l’Allemagne et le Luxembourg parvinrent également à trouver un conensus. Aux termes de l'accord germano-luxembourgeois du 11 juillet 1959, le Luxembourg renonçait officiellement au Kammerwald qui lui avait été remis le 23 avril 1949. |
Dünisch, H. 1989: Der Mundatwald. Zur Bereinigung letzter Kriegsfolgenprobleme zwischen Deutschland und Frankreich, Verlag Peter Lang, Frankfurt am Main Fischer, P. 1959: Die Saar zwischen Deutschland und Frankreich. Politische Entwicklung von 1945-1959, Alfred Metzner Verlag, Frankfurt am Main, S. 239 Khan, D.-E. 2004: Die deutschen Staatsgrenzen. Rechtshistorische Grundlagen und offene Rechtsfragen, Mohr Siebeck, Tübingen, S. 470 Lengereau, M. 1990 : Les frontières allemandes (1919-1989), Frontières d’Allemagne et en Allemagne : Aspects territoriaux de la question allemande, Peter Lang, Bern, S. 69f Pabst, K. 1966: Das Problem der deutsch-belgischen Grenze in der Politik der letzten 150 Jahre, In: Zeitschrift des Aachener Geschichtsvereins, Hrsg von Bernhard Poll, Verlag des Aachener Geschichtsvereins, Aachen, S. 184-210. |