Niderviller
KE002 Faïencerie de Niderviller
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Faïencerie de Niderviller1735 - en cours F-57565 Niderviller Faïence stannifère, faïence fine, grès, porcelaine |
Faïencerie de Niderviller vers 1900 Source : commune de Niderviller |
Emile Decker
En 1735, Anne-Marie André-Defontaine, dame de Niderviller, confie à Matthias Lesprit, la charge de construire une faïencerie sur ses terres. Elle la loue à Jean-Baptiste Malriat qui ne fait guère fructifier l’affaire. En 1748, les terres de Niderviller sont vendues à Jean-Louis Beyerlé, directeur de la monnaie à Strasbourg, qui poursuit la production de la faïencerie. Il conserve Jean-Baptiste Malriat à sa tête mais recherche des ouvriers plus qualifiés pour le seconder. En 1759, le contrat de Malriat prend fin et Beyerlé choisit François-Antoine Anstett, venant de la manufacture de Strasbourg, pour le remplacer. Son projet est alors d’implanter à Niderviller, dans son établissement, une fabrication de porcelaine. Anstett engage des porcelainiers : en 1759, Joseph Seeger qui vient de Vienne en Autriche et qui apporte le secret de la porcelaine, le sculpteur Philippe Arnold, de Frankenthal, et Frédéric-Adolph Tiépou, peintre originaire de Saxe. |
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Terrine de Niderviller, paysage en camaïeu rose cc Ji-Elle
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Faïencerie de Niderviller vers 1900http://gr-atlas.uni.lu/index.php/fr/articles/wi55/ce959/lo1166/nd1096?task=view&id=2343#sigProIda614552153 Source : commune de Niderviller |
Anstett, pour écouler la marchandise de la manufacture, ouvre un magasin à Strasbourg, en 1764, il peut ainsi diffuser ses produits par la vallée du Rhin. En 1766, un arrêté royal rappelle les monopoles établis pour la fabrication de la porcelaine, en 1745, pour Vincennes et à partir de 1759, pour la manufacture de Sèvres, sur le territoire du royaume. Le monopole interdit aux autres fabricants d’appliquer des fonds de couleur et des dorures sur ce type de céramique ; Niderviller n’obtient pas de dérogation lorsque Beyerlé en fait la demande en 1768. En 1770, Adam Philippe, comte de Custine, fait l’acquisition de la manufacture pour la somme de 400 000 livres. Il maintient Anstett à la tête de la fabrique et on poursuit discrètement la production de la porcelaine. En 1778, le comte de Custine décide de se séparer d’Anstett, et de s’associer avec François-Henri Lanfrey qui possède des capitaux, car il vient de se retirer de la copropriété qu’il avait dans une verrerie située à Saint-Quirin. Anstett quitte Niderviller et part créer une manufacture de porcelaine en Alsace, dans la ville d’Haguenau. |
On procède à des investissements : construction d’un nouveau four à porcelaine, achat d’un moulin à broyer au lieu-dit Schneckenbusch et d’une carrière de kaolin à Saint-Yriex. Le sculpteur Lemire est engagé, il débute une production de figurines en biscuit de porcelaine ; en 1784, un nouvel arrêté royal est diffusé, pour rappeler l’exclusivité que possède Sèvres dans la fabrication de la porcelaine décorée par des fonds de couleur ou par des dorures. Au cours de la Révolution française, le Comte de Custine qui commandait les troupes françaises à la défaite de Mayence est accusé de trahison et exécuté en 1793. Ses biens sont vendus comme « Biens nationaux » et rachetés en 1802 par Lanfrey qui devient propriétaire de la faïencerie et de ses dépendances. Il poursuit la production de la porcelaine sans craindre le monopole de Sèvres et l’exporte vers la Russie, la Suisse, l’Italie et l’Allemagne en 1819. Il envoie des objets à l’Exposition des Produits de l’Industrie. |
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Sceau de la Faïencerie de Nidervillerhttp://gr-atlas.uni.lu/index.php/fr/articles/wi55/ce959/lo1166/nd1096?task=view&id=2343#sigProIda7ec4ae8c2 Source : commune de Niderviller |
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Faïencerie de Niderviller vers 1900http://gr-atlas.uni.lu/index.php/fr/articles/wi55/ce959/lo1166/nd1096?task=view&id=2343#sigProIdf953d027a7 Source : commune de Niderviller |
Lanfrey décède en 1827, et l’entreprise est vendue 25 000 francs à la famille Dryander qui possède déjà une faïencerie à Sarrebruck en Sarre. Louis Guillaume Dryander décide en 1831 d’arrêter la production de la porcelaine et de ne fabriquer que de la faïence fine. Il introduit des procédés industriels avec des machines qui permettent d’augmenter la quantité de marchandise produite. En 1840, Dryander emploie 53 ouvriers. En 1864, Dryander abandonne la direction et la confie à ses deux fils qui fabriquent essentiellement de la vaisselle de table. Après 1871, Niderviller est rattachée au département de la Moselle et annexée à l’Allemagne, ce qui implique des conséquences pour la vente sur les marchés traditionnels, ce qui eut des conséquences sur les marchés auxquels elle vendait. L’entreprise prend la forme d’une société anonyme en 1886, mais la famille Dryander y exerce la direction jusqu’en 1948. Elle emploie 180 ouvriers en 1900. Entre-temps, l'entreprise est repris par le groupe « Faïence et Cristal de France » connu aussi sous le nom « Terres d'Est ». |
Guillemé Brulon, Dorothée 1999 : Strasbourg et Niderviller, Paris
Heckenbenner, Dominique 2002 : Faïences de Niderviller, collections du Musée du Pays de Sarrebourg, Sarrebourg, 52 p.
Heckenbenner, Dominique 1999 : Porcelaines de Niderviller, Sarrebourg, 72 p.
Heckenbenner, Dominique 1986 : Niderviller. Figurines de faïence et de porcelaine, Sarrebourg, Musée du Pays de Sarrebourg
Soudée-Lacombe, C. 1984 : Faïenciers et porcelainiers de Niderviller au XVIIIe siècle, Le Pays lorrain, 1984, n°1.
Commune de Niderviller : La Faïencerie de Niderviller